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MASSESCRITIQUES

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ON NE PEUT PAS !

Publié le 15 Novembre 2015 par Fabrice Guillaumie

ON NE PEUT PAS !

L’Etat est devenu aveugle sur sa capacité à comprendre les forces qui traversent ses territoires : pendant que le Président était au foot, des bombes éclataient à deux cents mètres de lui. Sans fantasmer sur un Etat policier et Orwellien on ne peut pas se dire en République avec une autorité incapable d’exercer son premier devoir envers le peuple : la sûreté du peuple, de tout le peuple (art.2 de la DDHC).

Or, l’aveuglement de l’Etat n’est pas que policier. Il est aussi social. On ne peut pas se dire en République et faire la morale aux extrémistes lorsque le laisser-aller laisser-faire institutionnel des deux bords du pouvoir, laisse des jeunes citoyens français d’origines immigrées, ghettoïsés en périphérie, faire de l’adjectif « Français » une insulte ironique pour traduire le mépris et la lâcheté d’un « frère » qui se trompe de côté.

On ne peut pas vivre ensemble si l’histoire religieuse de la France n’est pas comprise de tous, du centre vers la périphérie.

Pour cela la Laïcité n’est pas un gadget ministériel que l’on présente tout sourire et dents blanches lors d’interviews complaisantes. Dans un pays multiculturel et sans dieu, on ne devrait toucher à la Laïcité que d’une main qui tremble, car on ne peut pas se dire laïque lorsque la laïcitéprofite uniquement à la tradition judéo-chrétienne. On ne peut pas prétendre vivre dans un pays laïque lorsque le ministère de l’éducation croyant bien faire - une cuiller pour papa une cuiller pour maman - met sur le même plan le savoir et la religion au risque d'une injonction contradictoire (lire p. 16 et 17 le « Livret sur la laïcité » d’octobre 2015) et autorise les signes religieux lors des déplacements scolaires. On ne peut se dire laïque lorsque la liberté absolue de conscience n’est pas admise par des croyants qui se sentent légitimes de revendiquer leur liberté religieuse contre la liberté absolue de conscience. La laïcité doit respecter les cultes qui doivent d’abord admettre la liberté absolue de conscience, y compris le droit de critiquer les religions.

Il faut donc faire en sorte que la Laïcité profite à tous et ne serve plus de boucliers aux classes sociales dominantes. Pour cela la République doit faire un geste, rendre confiance, en aidant les plus démunis à ne plus être dépendants de leur origine sociale pour réussir leur vie. Personne ne peut réussir seul sa vie, même un héritier.

Il faut donc rendre matériellement aux exclus qui cherchent dans une vision vengeresse de la religion la dignité qui manque à leur vie « impure », le moyen d’espérer et de s’approprier eux aussi le monde dans lequel ils vivent. La laïcité comme la Fraternité son corollaire n’est pas un mot, encore moins un discours, c’est un droit qu’on applique, et fermement, des actes au quotidien qui transforment en « faire » les gesticulations politiques sur le « falloir ».

On comprend donc qu’on ne peut pas faire la guerre contre la religion à l’extérieur de nos frontières, sans faire la guerre contre l’égoïsme et le verrouillage social à l’intérieur de nos frontières, lequel engendre en même temps que le désespoir moral et économique, la croyance malsaine dans un dieu réparateur des plaies sociales.

Le siècle des Lumières qui a fait la grandeur de la France et de l’Europe a su lutter hier contre la tyrannie du sang bleu, contre l’infamie de la misère, et contre l’esclavage ethnique revendiqués au nom de dieu. Contre la phallocratie culturelle du monothéisme, les femmes sont en ce moment en train de conquérir leur indépendance. Pourquoi s’arrêter là dans notre vision de l’exclusion ?

On ne peut pas croire que sans le partage social des Lumières de l’Europe on puisse vraiment vivre ensemble. Non, on ne peut vraiment pas croire, nous non plus !

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S
il ne faut plus parler il faut agir .
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F
Bonjour Jean<br /> <br /> En 8 mots tu résumes mon propos.<br /> Et ce n'est pas la séance de ce jour au congrès qui nous sortira du blabla...