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MASSESCRITIQUES

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#49 Daniel Buren nuit gravement à la société

Publié le 22 Mai 2012 par Roberto Zucco in Masses Critiques

Dans la famille Avida Dollars, je voudrais... le fils !

 

daliL'art qui devait nous aider à mieux voir ne fait décidément plus que se montrer....

Tel est l'amer constat que pourra faire le visiteur qui, sortant du Grand Palais à l'occasion de la Monumenta 2012 accordée à Daniel Buren, cherche encore ce qu'auraient imperceptiblement modifié en lui ces soucoupes bêtement translucides de l'artiste. Celui qui fit scandale en 1986 au Palais Royal est devenu tristement banal à la Monumenta en 2012. Rien ne se passe plus. L'art in situ d'hier fait du sur place aujourd'hui. Come back sur un vide rempli de lui même et qui se prétend "Excentrique"...

En faisant surgir de terre au Grand Palais ses « outils visuels » à rayures noires et blanches destinés à rendre son acuité perdue au regard bourgeois d'antan, Daniel Buren fit grand bruit en expliquant jadis avec ses amis que « l'art est illusion de dépaysement, illusion de liberté, illusion de sacré... Mais pas la peinture de Buren, Mosset, Parmentier, Toroni (…). L'art est distraction, l'art est faux, la peinture commence avec Buren, Mosset, Parmentier, Toroni » le tout répété en boucle sur un magneto lors d'une exposition, et diffusé sur fond de photos provocatrices mêlant le pape et des jeunes filles en slips. Ne croyant pas si bien dire, la marque BMPT était lancée sur la marché de l'art... Son credo : dénoncer les institutions du pouvoir qui, sous prétexte de conserver l'art, le met en conserve pour mieux le distribuer au public comme on livre sa ration de fourrage au troupeau en batterie. Voilà en substance le thème du texte fondateur « fonction du musée » de Daniel Buren.

C'était bien vu : si l'art c'est la vie (poncif des années 68), alors les murs du musée sont bien les planches de son cercueil dans lesquelles il est urgent de faire des trous (ou des rayures) pour laisser passer enfin l'air et la lumière. Et Daniel Buren de se retrouver ipso facto qualifié d' « artiste anticapitaliste » par le "Dictionnaire des artistes contemporains Larousse" !

Mais voilà... Voilà que la gomme du temps a dû effacer le mordant des rayures d'antan, et le ventre plat des lignes droites a pris un embonpoint bonhomme et familier avec le musée qui l'accueille. Hier dénonciateur politique, le voilà maintenant gentil collaborateur institutionnel à montrer le rien décoratif qu'il est devenu. L'injonction paradoxale de l'art contemporain a ainsi accompli à nouveau sa malédiction : toute liberté artistique devra se renverser en aliénation sitôt que le marché en offre un prix. C'est fait.

 Comme le montre l'exposition de la Monumenta 2012, l'art de Buren est à son tour devenu faux, distractif, cruelle illusion de dépaysement et de sacré, l'art de Buren est devenu son époque : un business egotrip un peu trop voyant pour ne pas dire vulgaire, et qui, telle la chanson « Les bourgeois » du regretté J. Brel, se joue encore tous les soirs « ....chez la grosse Adrienne de Montalent.... » au Grand Palais !

Mais le cas Buren est-il si anecdotique ? Et si son parcours artistiquement affligeant n'était que le reflet de cette révolution conservatrice qui porte la France depuis que cette gauche bobio « un tiers mondain un tiers mondiste » façon B. Kouchner, trône aux pouvoirs sous diverses formes ? La question est sérieuse et mérite d'être posée, en écho au spectacle de cette assomption du kitsch à quoi semble se résumer la scène artistique parisienne.

Alors on se souvient que Salavador Dali s'amusait déjà de la sacralisation de son personnage par la finance, et s'auto-parodiait lui-même dans son confort financier. Il avait ainsi forgé lui-même l'anagramme de son propre nom censé révéler sa nature profonde : Avida Dollars !

Daniel Buren lui, ne se donne même pas cette peine. Faut dire qu'un des anagrammes de Daniel Buren donne...: l'abus de rien.. ; et comme chacun sait, l'abus de rien nuit gravement à la société !

Jacques Brel : les bourgeois c'est comme le cochons....

 


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