L’immigration, chance ou menace pour la république ?

Qui a peur des immigrés ?….

Il y a habituellement en France deux biais pour parler de l’immigration… Soit on en fait un objet de crise, les immigrés étant toujours beaucoup trop nombreux donc susceptibles d’être à l’origine de tous nos maux réels ou imaginaires allant du chômage à l’insécurité, soit au contraire par réaction, autre face d’une même pièce, on angélise la situation quitte à oublier que nos institutions ont pu aussi contribuer – volontairement il y a quelques décennies sinon par laxisme ces derniers temps - à une forme hypocrite de traite des immigrés afin de colmater les brèches d’une économie en perte de vitesse du fait la concurrence internationale.

Ces deux attitudes caricaturales quant au fait migratoire des populations ne nous conviennent plus…. ! C’est trop facile de charger l’immigration de toutes les difficultés rencontrées par le pays, mais c’est également trop facile de fermer les yeux devant les causes réelles de l’immigration qui sont chez nous un tabou politique

D’un coté en effet on instrumentalise politiquement l’immigré qui prend le travail des Français et agresse nos enfants si ce n’est pire et on donne ainsi l’occasion au politique de se légitimer par des incantations et autres gesticulations sécuritaires, d’un autre côté l’immigré sert de caution à une néo - charité laïque, post-chrétienne, qui semble avoir oublié que l’humanisme est d’abord un problème politique de droits avant d’être une posture morale de bienfaiteur individualiste et idéaliste. Nous en sommes toujours hélas à ce point aujourd’hui…

Pour parler scientifiquement du problème il faudrait entrer dans les chiffres, mais bien entendu, sur ce sujet il est difficile d’accéder à quelque chose d’objectif, et ce n’est pas la prétention de cette trop brève introduction . Il existe certes des tableaux (cf. annexe 1), des courbes et des coefficients comparatifs où l’immigré se voit généralement traduit en flux, en taux, sinon en pourcentages qui n’ont jamais rien auguré de bon ni dans le passé ni pour notre présent où des cas de reconduite à la frontière dans des conditions inhumaines sont indignes d’une police moderne dite républicaine. Quoiqu’il en soit des chiffres et des flux, scotchera-t-on encore longtemps des être humains dans des avions charters sous prétexte qu’ils ne parlent pas notre langue et ne sont pas blancs ?

Car bien entendu, l’immigration qui pose problème, c’est toujours l’immigration noire, celle des pays nordiques ou chrétiens étant nettement moins médiatique alors qu’elle est pourtant bien réelle et tout aussi problématique pour les conséquences comme on le verra.

(voir annexe 1 ; Le bassin migratoire européen

L’UE est au cœur du champ migratoire. L’ère d’attraction est mondialisée. Entre 1990 et 2000 , l’UE a reçu environ 8,6 M d’immigrés et a développé un solde migratoire de 9% d’augmentation. Elle reçoit en moyenne 20M d’étrangers qui entrent et qui sortent. 3 grands courants principaux :

· Afrique du sud : l’Afrique sub saharienne, Afrique du Nord (45 000), du Sud (53 000)

· de l’Europe de l’Est : 260 000 entrées et Balkans-Turquie : 300 000.)

Certains penseront bien entendu que nous exagérons quant à notre focalisation sur l’immigration noire, lisons plutôt et concluez vous même :

jeudi 23 novembre 2006, Immigration ; Un étranger mort, la police condamnée

LEXPRESS.fr, avec Reuters

« Un agent de la police de l'air et des frontières, Axel Dallier, a été condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour l'"homicide involontaire" d'un Somalien en janvier 2003 à Roissy dans l'avion qui devait le renvoyer en Afrique du Sud.

La sanction ne sera pas inscrite au casier judiciaire du condamné, ce qui lui permettra de rester dans la police. Le tribunal a relaxé deux autres agents impliqués dans l'affaire, Merwan Khelladi et David Tarbouriech.

Getu Hagos est mort le 18 janvier 2003 alors que les trois policiers venaient de l'embarquer de force dans un vol pour l'Afrique du sud, pays dont il était arrivé une semaine auparavant sans aucun papier d'identité.

Les policiers ont reconnu à l'audience l'avoir menotté et entravé aux genoux et aux chevilles avec du scotch pour le faire monter dans l'appareil, car il se rebellait. Axel Dallier l'a maintenu en position penchée alors que les autres passagers embarquaient, technique policière dite du "pliage", officiellement interdite depuis l'affaire.

Le tribunal estime que la mort résulte non de maladresses comme le disaient les prévenus mais de gestes qui n'étaient pas strictement nécessaires au maintien de l'étranger dans l'avion et constituent donc "un manquement aux règles de prudence".

Me Stéphane Maugendre, avocat de la famille de la victime, s'est dit satisfait du jugement. "Une responsabilité est reconnue et c'est ce qui nous intéresse", a-t-il déclaré. ( !!!?? avocat commis d’office ?)

Pour une éventuelle indemnisation, il devra se tourner vers la tribunal administratif. A l'audience, le parquet avait requis des peines de prison avec sursis contre Axel Dallier et Merwan Khelladi et la relaxe de David Tarbouriech.

Depuis cette affaire, le ministère de l'Intérieur a publié des recommandations stipulant à la police de l'air et des frontières de limiter l'usage de la force et de faire marche arrière si la personne apparaît être dans une situation de panique. Des formations ont été mises sur pied. »

Bref comment reconduire avec humanité ?… Comment trier parmi les hommes comme on trie parmi les déchets ceux qui peuvent nous servir encore ?….

Il est pourtant évident que l’immigration est une chance pour l’ouverture des pays sur l’extérieur, c’est donc d’abord une occasion de brassage et de renouvellement culturel et qui permet d’entretenir entre les pays par les liens affectifs, familiaux et conjugaux d’authentiques relations fraternelles qu’aucun traité politique ne saurait garantir.

Ainsi nous le sentons bien, au mépris de toute géographie, la France par son histoire et sa philosophie est bien un pays profondément méditerranéen, un pays d’échanges tourné par ses 3 versants maritimes vers l’extérieur. Au delà de la France l’Europe du Sud est Maghrébine tournée vers l’islam, tout autant qu’elle est slavophile au nord au carrefour de multiples christianismes . Qu’y pouvons-nous si la géographie c’est aussi de l’histoire, donc du temps, des déplacements millénaires de populations, ce qui fait qu’aucun mur national n’arrêtera jamais la marche du temps et des peuples ?

Reste le problème de notre hypocrisie, c’est à dire celui du partage et de la solidarité internationale avec les plus pauvres, pauvres au point de devoir s’expatrier et prendre le risque de tout perdre, non seulement leur vie, mais aussi leur argent et leur honneur (30 000 € /chinois qui passe par un réseau Européen) ; de manière générale nous voulons bien des immigrés mais à condition qu’ils nous servent, car ce n’est évidemment pas par bonté d’âme que nous avons colonisé partout où nous l’avons pu… Ce n’est pas non plus par bonté d’âme que les plate-formes pétrolières, par exemple, de Total et Elf Aquitaine pillent les gisement des côtes africaines dont les populations affamées ne connaissent que la couleur de ces pipelines qui traversent leurs pays selon des accords internationaux, mais sans jamais s’y arrêter. D’ailleurs comment payerions-nous notre essence à ce prix si nous n’avions pas officiellement le droit international de la voler aux peuples auxquels elle appartient ?

L’immigration est ainsi pour nous d’abord synonyme de rente, de bénéfice, l’immigration n’a jamais été un problème philosophique, culturel, c’est juste pour nous un problème mercantile qui devient ensuite un problème politique lorsque, comme pour le nucléaire que nous exportons partout au bénéfice des actionnaires d’EDF mais pas de nos factures, il nous faut ensuite stocker nos déchets, problème qu’on reporte sur les autres générations.

En tant que nécessité mercantile appliquée à l’humain, l’immigration est la zone de non droit nécessaire au bon fonctionnement de la machine économique.

Ainsi ce n’est pas tant l’immigré qui pose problème en soi mais bien plutôt notre rapport au gain, c’est à dire notre manière de faire de l’argent, et la façon dont les hommes en exploitent d’autres par un travail extorqué (Marx) en niant la nécessité du droit républicain qui seul peut respecter l’humanité en chacun…. Ainsi ce n’est pas tant l’immigré qui pose vraiment problème à la France, mais plutôt notre refus toléré de la corruption des lois et de l’Etat, avec notamment l’importance du travail clandestin en France (qui représente environ 20 Milliards d’Euros annuels comme déficit estimés pour les caisses sociales de l’Etat, et c’est cette économie parallèle qui entretient les filières d’immigration tout en appauvrissant les caisses de l’Etat…. – selon marianne n° 539 Aout 07, l’Agence Centrale organismes de sécurité sociale un quart des restaurants sont en infraction en ne déclarant pas correctement leurs salariés dont 12% sont concernés, et pourtant nous versons 500 Millions d’€ en compensation de l non déduction de la TVA. On parle de 5 % du PIB de manque à gagner pour les caisses de l’Etat... - Mais voilà ; à la différence du thème de l’immigration, le thème du travail clandestin est un vrai tabou….(Cf. Annexe 2 chaque inspecteur du travail est en charge de 113 entreprises représentant 15 900 salariés… + Refus explicite du MEDEF à améliorer la situation)…

Si nous rajoutons à cela, non pas le bruit et l’odeur de l’immigré cher à Jacques Chirac en campagne, mais cette information étonnante : Bercy sur la piste d'une fraude géante à la TVA - le 13/12/2006 - 23h03

Selon Les Echos, le ministère de l'Economie soupçonne le détournement de 13 à 19 milliards d'euros de TVA chaque année.

. L'Allemagne et le Royaume-Uni ont déjà admis être victimes de telles fraudes, pour environ 17 milliards d'euros par an chacun.

Pour se donner une idée des proportions rappelons que le trou de la sécurité sociale dont on fait grand cas n’est lui officiellement que de 13 Milliards d’Euros, mais c’est un autre sujet encore que…. On comprendra que l’immigration est finalement un fléau bien utile à l’enrichissement privé, à une conception non républicaine de l’Etat qu’on accusera ensuite de tous les vices et l’immigration est utile aussi au jeu médiatique de la communication politique afin de détourner notre regard vers un éternel bouc émissaire bien commode, l’immigré, noir et fatalement musulman si possible ….

Résumons sommairement le processus tel que décrit ici :

a) on pille l’immigré dans son propre pays (on rançonne même sa matière grise avec « l’immigration choisie » Lois Sarkozy 2003)),

b) on l’appâte par nos filières clandestines destinées à l’enrichissement privé de nantis peu scrupuleux (ateliers coutures, bâtiment/chantiers publics, taches ménagères privées, secteur médical également, etc… )

c) puis on l’exhibe par les médias à la vindicte populaire comme cause de nos souffrances nationales masquant par là le chaos juridique et la corruption économique politiquement tolérée qui règne dans le milieu des affaires.

Voilà pourquoi il ne faut pas que l’immigré ait des droits, il est notre inconscient social, historique et juridique, en tant que tel nous le refoulons.

Réglons honnêtement c’est à dire politiquement notre rapport au travail et à l’argent, il nous sera plus facile ensuite de trouver un authentique statut politique pour les immigrés, mauvais terme en réalité on ferait mieux de commencer par parler d’expatriés : car en fait ils ne viennent pas « chez nous », mais ils sont économiquement obligés de sortir de chez eux… Comme le font d’ailleurs beaucoup de nos jeunes aujourd’hui.

Cessons donc de nous faire peur avec les autres dans le secret espoir de ne pas nous effrayer de nous mêmes…. Mais qui a besoin qu’on air à ce point peur des immigrés ?

Annexe 1

1997	1999	2001	2002	2003
Toutes nationalitÈs	127 431	145 120	182 694	205 707	215 397
NationalitÈs bÈnÈficiant de la libertÈ de circulation (EEE)	41 306	42 791	42 552	42 744	42 085
Autres nationalitÈs europÈennes	12 926	18 404	21 458	24 278	25 712
Afrique	46 615	54 006	78 753	94 317	105 658
Asie	14 972	17 759	25 234	29 027	30 346
AmÈrique	10 256	11 499	14 083	14 682	14 958

Par motif d'admission en 2003

	Ensemble	Mineur(2)	Etudiant	Travailleur	Famille d'étranger	Autres(3)
Espace Economique Européen(1)	42 085	3 073	5 742	16 539	3 526	11 539
Total Europe hors CEE	25 712	2 280	6 003	2 680	3 129	5 022
Total Afrique	101 657	9 934	19 821	1 933	15 177	12 634
Total Asie	30 346	1 363	15 272	2 168	2 202	5 145
Total Amérique	14 958	1 200	5 792	1 426	926	2 673
Autres	638	31	156	130	64	133
Total pays Tiers	173 311	14 808	47 044	8 337	21 497	25 606
TOTAL :	215 397	17 881	52 786	24 876	25 023	37 145

Le renforcement des politiques d’encadrement de l’immigration

C’est avec la crise fordiste que le resserrement et le durcissement s’est marqué ac les an 70. 1974 en France, 1973 en Allemagne. Octobre 2003 : lois Sarkozy : recherche de l’immigration choisie. Durcissement : durée du séjour et conditions d’accueil. En Europe : tendance à privilégier les migration contrôlées par des contrats à courte durée. Mais aussi immigration plus sélective et durable avec des familles que l’on choisit d’intégrer. Canada : on voit très bien comment dès 1869, il a commencé à mettre des quotas en fct° de la race. 1976 : critères géographiques cad familiaux, nécessité de ressources éco ou de demander l’asile politique. Critères en matière de diplômes, de niveau linguistique et au mieux assez riche. Idem aux EU à partir de 1990. Pour la France, rapport du conseil économique et social dans un avis de 2003 « Les défis de l’immigration future » : préconise d’ouvrir l’immigration, faciliter le renouvellement des titres de séjour et d’orienter l’immigration en fonction des besoins de la croissance . Idem dans le livre vert pour l’UE.

ècela n’est pas de l’avis de l’ONU. Débat entre le PNUD et les instituts nationaux comme l’INED sur la notion de migration de remplacement du fait du vieillissement. Pr l’ONU : l’immigration et sa fécondité maintiendra l’équilibre démographique (les pop° qui partent ont déjà une fécondité inférieure à leur pays de départ). Pr l’INED, l’immigration n’est pas une solution au vieillissement mais une solution au marché du travail. L’Europe est devenue le premier bassin migratoire dans le système migratoire avec plus d’un million d’immigrés clandestins repérés.

EU : 300 000/an

Europe : 200 000/an notamment avec les EU et la France.

a- Une mobilité humaine organisée

C’est la zone grise, élaborée en réseaux. Réseaux diasporiques, payants (peu sanctionnés), transfrontaliers, les administrations corrompues sont impliquées. Cf le camp de Sangatte où ils sont stockés et obligés de travailler et de se cacher la nuit è esclaves au nom de trafiquants.

15 MM $ de revenus par an. Se déplacer coûte cher, certains immigrants vont s’endetter jusqu’à 10 ans de salaire. Un réseau qui amène des clandestins de Chine à l’Europe : 30 000 €.

Le centre de Sangatte était le révélateur du réseau. Il s’agissait d’un centre où on logeait des clandestins traversant la France pour arriver au RU. Transit d’Afghans : mafia russe, Iran, Turquie, Grèce, Italie du Sud, France

1) La géographie des flux dans le système migratoire

b- les pays migratoires

Majoritairement les pays du Sud, la Chine, l’Inde, le Pakistan, le Sri Lanka, l’Afrique, les Caraïbes, le Mexique devenant un SAS.

Gildas Simon :

· les pays émetteurs de main d’œuvre qui trouvent un moyen de lutter contre la pauvreté (Indonésie, Sénégal, Europe de l’Est).

· Les pays exportateurs de compétences : réseaux gérés par les stratégies des FMN qui impulsent des transferts de main d’œuvre ou de compétences. Cf exportation des ingénieurs de la Chine, du Bengladesh, du Liban. Cadres égyptiens .

· Pays producteurs de réfugiés : lacs africains, Corne de l’Afrique, le Caucase. Pdt la guerre de Yougoslavie : 7M de réfugiés dont 2M en Europe. Ces mouvements connaissent des retours aussi intensifs qu’il y a eu des départs. Afghanistan : 20M de personnes de la rétro migration dont 6M ont quitté l’Afghanistan. 4M de retour avec des changements de mentalités et de compétences è conception plus libérale de la société.

c- les pays d’accueil

Les pays de résidence immigrée : pop° d’origine étrangère et stabilisée. EU 28 M d’étrangers sur leur sol (10% de leur pop°). Allemagne : 7-8M, Canada, Australie, RU : 3M. Les entrées et le solde migratoire positif restent proportionnellement constants à la population. 5 catégories d’Etats d’accueil : les états pétroliers, les petits etats insulaires à staut fiscal intéressant (Singapour, Monaco), anciens pays de colonisation de pop° occidentale (Canada : 17%, Australie24%), les démocraties post-industrielles (Suisse), les pays du premier asile cad pays SAS jamais loin de la destination (Ethiopie, Tanzanie, Pakistan, Costa Rica, Malawi lors de la crise des lacs et du Mozambique a reçu des pop° équivalent au ¼ supplémentaire de sa pop°).

d- Le bassin migratoire européen

L’UE est au cœur du champ migratoire. L’ère d’attraction est mondialisée. Entre 1990 et 2000 , l’UE a reçu environ 8,6 M d’immigrés et a développé un solde migratoire de 9% d’augmentation. Elle reçoit en moyenne 20M d’étrangers qui entrent et qui sortent. 3 grands courants principaux :

· Afrique du sud : l’Afrique sub saharienne, Afrique du Nord (45 000), du Sud (53 000)

· d’Asie

· de l’Europe de l’Est : 260 000 entrées et Balkans-Turquie : 300 000.

3 remarques :

Toutes ces arrivées sont organisées par les réseaux de diaspora, elles orientent vers tel ou tel état. Les diasporas on des Etats privilégiés.

L’immigration intra européenne est inférieure à l’immigration extra européenne.

Le niveau de développement économique selon le départ sélectionne les courants migratoires en fonction du pays d’accueil. Le RU et l’All sont + attractives compte tenu des types de marché du travail qu’ils proposent. La nouveauté est que l’immigration d’Afrique du Nord s’oriente de + en + vers le continent Nord américain ce qui est un indicateur du changement qualitatif des pop° candidates.

Annexe 2

A) Un rapport sur l’inspection du travail fin 2000, présenté par la France au Bureau international du travail, et rendu public au printemps, calcule un nombre d’agents proche du ridicule : pour 441 sections, il compte 417 inspecteurs, qui s’occupent des entreprises de 50 salariés et plus ; 819 contrôleurs, pour les entreprises de moins de 50 salariés ; 698 agents administratifs, chargés notamment de l’accueil et de l’information des salariés. Sachant que 15 millions de salariés français travaillent dans le privé, chaque contrôleur s’occupe en moyenne de 1 750 établissements et 9 200 salariés, et chaque inspecteur a en charge 113 établissements et

15 900 salariés.

B) Vive opposition » du Medef à la hausse du nombre d’inspecteurs du travail

lefigaro.fr (avec AFP)

03 mai 2006, (Rubrique Entreprises)

Dans un courrier à Gérard Larcher, Laurence Parisot s’élève contre les orientations prévues dans le cadre de la réforme de l’Inspection du travail et souhaiterait davantage de « concertation » avec les entreprises.

La réforme de l’Inspection du travail pilotée par Gérard Larcher donne lieu à une vive polémique entre Medef et Syndicats. Le 9 mars dernier, le ministre du Travail présentait son plan de modernisation, qui prévoit la création de 700 postes supplémentaires en cinq mois, ainsi qu’un renforcement des sanctions . Mise en sommeil par la crise du CPE, la réforme rebondit suite à la publication, mercredi 3 mai par le Canard Enchaîné d’une lettre adressée par la présidente de l’organisation patronale, Laurence Parisot, au ministre du Travail.

Dans ce courrier, Mme Parisot fait part de «la plus vive opposition» de son organisation «au renforcement des sanctions pénales et à l'institution de sanctions administratives pécuniaires ainsi qu'à une très forte augmentation des effectifs». «Je regrette de n'avoir trouvé dans le plan aucune exigence relative à l'exécution de stages en entreprise, ni aucune valorisation d'une expérience professionnelle antérieure à l'intégration dans ces fonctions», poursuit la présidente du Medef, qui explique également qu’elle serait partisane d’un «renforcement du rôle de conseil et de prévention» de l’Inspection du Travail.

Laurence Parisot conclut en demandant une «modification en profondeur» du plan et une «concertation approfondie avec les entreprises». Une déclaration qui a déclenché la colère des syndicats d’Inspecteurs du travail. Dans une lettre ouverte commune, la CGT, le SNU, Sud et l’Unsa demandent à Gérard Larcher de dénoncer ces propos «insultants», déplorant que les inspecteurs du travail soient une fois de plus «caricaturés et dénigrés».