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Le démon du bien qui fait mal
«La question n’est pas de savoir si nous voulons abolir la prostitution - la réponse est oui -, mais de nous donner les moyens de le faire. Mon objectif, comme celui du PS, c’est de voir la prostitution disparaître», a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, dans un entretien au JDD - 25 Juin 2012.
Le jour viendra sûrement en Europe où on reconnaîtra les peuples intellectuellement régressifs à leur croyance pathétique en la force impuissante de l'interdit... Ce jour enfin venu, chacun se retournera sur son passé et considérera alors d'un œil fuyant ce que l'histoire a fait de ces fameux interdits, soi-disant structurants ; de vieilles cages rouillées jetées pêle-mêle au fond de la poussiéreuse brocante aux idées. Entre le divorce, l'émancipation des classes laborieuses et de la femme, l'homo et la transexualité voire les congés payés, aujourd'hui le mariage gay, puis demain le divorce gay et l'épineuse question de l'enfant adopté, etc... La longue liste des tabous abandonnés par l'histoire fera bientôt le tour de la terre !
Au nom du bien du peuple, combien de temps a-t-on perdu à le maintenir en enfance en lui enseignant les interdits plutôt que la responsabilité ?
De fait, si le mal d'hier est souvent devenu le bien d'aujourd'hui, si ce que jadis s'accordaient exceptionnellement les Princes est finalement devenu la norme pour tous aujourd'hui, ce n'est pas par pur hasard : la vie humaine semble ne se développer qu'en accroissement de sa puissance et de sa liberté. Ainsi, que cela plaise ou non, partout l'intelligence se démocratise et par ce fait la responsabilité s'enseigne massivement désormais au plus grand nombre, en lieu et place de l'austérité dans le plaisir longtemps gouverné par la sanction infantile de l'interdit. Certes l'autorité du pouvoir y a beaucoup perdu, mais l'horizon d'une humanité maîtresse d'elle-même et assumée y a par contre beaucoup à gagner.
Bien entendu il ne s'agit pas de dire que tout interdit est inutile, mais de prendre conscience de l'urgence à passer d'une morale du Bien et de l'interdit à une éthique du Neutre et de l'examen.
Faut-il y voir une crispation du pouvoir archaïquement soucieux d'incarner la norme qu'il n'est plus, ou bien le signe avant coureur de l'impuissance intellectuelle de notre civilisation, mais le ministère du droit des femmes a cru bon dernièrement vouloir en finir avec la prostitution ? Interdire le mal, encore ? Quoi de plus normal... « Le corps de l'être humain n'est pas une marchandise » quoi de plus certain... Pourtant ce discours pleurnicheur sur la souffrance des faibles que l'Etat va prendre en charge en croyant supprimer le problème fera bien pire que la vérole s'abattant sur la bas-clergé ; au lieu d'agir sur la cause on va maquiller l'effet et au lieu de rendre aux prostitués leur dignité, on va les enfoncer encore plus dans le trafic ergastulaire des proxénètes et des politiques. Car qui peut penser un instant que les odieuses circonstances psycho-sociales qui jettent quelqu'un dans la prostitution disparaîtront lorsqu'on aura pénalisé soit le client (ce qui est déjà fait depuis 2003 grâce à Sarkozy et on voit bien le résultat : que fait la police ?... ) soit le/la prostitué (et çà va devenir très difficile d'identifier toutes les formes modernes de racolage). Mme Vallaud-Belkacem est-elle au courant que des détenus indigents se prostituent dans les prisons Françaises (où on distribue gratuitement des préservatifs en même temps que la bible.... Mais toujours pas de quoi vivre dignement en détention lorsqu'on est pauvre) et ce juste en dessous du drapeau Français dont elle a pourtant la charge ?
On peut à l'infini se faire plaisir au pouvoir en entonnant sur l'air du « Capri c'est fini » d'Hervé Villard, le Gloria Patri des bonnes intentions. On peut au contraire se mettre au travail pour donner enfin aux prostitués le droit de travailler socialement dans des conditions qui feront enfin honneur à la société de demain, quitte à enlever enfin à certains flics crapuleux et aux proxénètes le droit d'humilier l'espèce humaine.
Mme Vallaud-Blekacem devrait apprendre que les tabous ne sont pas des absolus, juste des circonstances que la liberté humaine dispute aux habitudes et au conservatisme calamiteux des politiques.
Que cache donc dans l'inconscient cette putophobie ?
ici la déclaration des droits des droits des travailleurs/ses du Sexe rédigé non par des moralistes mais par les pricipaux concernés.
La preuve par l'humour avec Bunuel et un film d'anticipation sur le repas au XXIéme siècle (probalement filmé chez des sympathisants PS) :