« Carbonisé »
« X est politiquement carbonisé » Un opposant politique lambda...
On n’en finit jamais avec son histoire. Preuve en est l’expression « se faire carboniser » qui nous projette plus de dix siècles en arrière, au temps des sorcières, des sodomites et des hérétiques du Moyen-Âge. Les flammes des bûchers brûlent donc encore au XXI siècle ! Institué par le Synode de Vérone en 1184, le bûcher est une vieille tradition qui remonte à l’antiquité et consacre la fascination des hommes pour le feu. L’autodafé (du portugais acto da fé dérivé du latin Acte de foi) est une cérémonie publique de pénitence, on y brûlait corps ou biens (voir le bûcher des vanités du dominicain Savonarole à Florence en 1497, qui fit brûler, bijoux, robes décolletées, livres immoraux, cosmétiques, etc...).
Les chrétiens le pratiquaient essentiellement dans l’espoir d’empêcher la résurrection du corps ; seule l’inhumation permettait au corps de ressusciter son âme dans l’au-delà. La crémation, « carboniser quelqu’un » est donc le châtiment absolu ; rayé du sol, rayé du ciel, voilà qui en dit long sur la représentation du concurrent dans l’enfer médiatico-politique...
F.G – Mars 2011