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MASSESCRITIQUES

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Pourquoi tant d'imams ?

Publié le 26 Novembre 2015 par Fabrice Guillaumie

Pourquoi tant d'imams ?

L'Etat en guerre contre ses créatures déboussolées

Un Etat démocratique peut-il faire la guerre contre ses propres citoyens ? C’est pourtant ce qui est sous entendu, dit, redit et martelé sans précautions, à chaque apparition d’un représentant de l’Etat : « Nous sommes en guerre ! ». Comme si la guerre effectivement menée en Syrie à l’extérieur de nos frontières suffisait à expliquer les comportements suicidaires d’apparence terroriste, de jeunes Français qui brandissent comme une arme leur croyance barbare en un islam psychiatrique. Comme si après l’inoffensif « Je suis Charlie » étaient venus les temps vengeurs du « Nous sommes en guerre » trahissant par cette évolution psycho-politique du verbe Etre, l’angoisse identitaire d’un pays attaqué.

Que l’Etat Islamique fasse une guerre totale et déclarée contre les valeurs hédonistes des sociétés occidentales et leurs « kouffars » alcooliques (mécréants) rien de surprenant.

Que l’Etat Français déclare la guerre à l’Etat Islamique en Syrie en réaction reste logique. Mais que l’Etat Français en profite pour déclarer sur son territoire un « état d’urgence » signalant par là une situation de guerre civile MAIS sans désigner officiellement l’ennemi voilà qui juridiquement et politiquement devrait nous interpeller.

Une guerre sans ennemi - fait unique dans l’histoire - c’est quoi ? Dans le « nous sommes en guerre » gouvernemental nous comprenons spontanément « contre l’islam radical de Daesch » dont nous bombardons les positions. Mais que faire dans ce cas avec les représentants de cette idéologie sectaire en France ? Que faire si ses représentants se trouvent être français de plein droit ? Faut-il envoyer les chars et les rafales en banlieues ? A Brest ? A Villepinte ? Sont-ils nombreux, organisés et hiérarchisés ? Qui les dirige ? Est-ce une pieuvre mafieuse avec ses codes et ennemis désignés comme dans toute organisation criminelle telles les Yakusa au Japon ou la Bratva Russe ? Pas de réponse....

L’état d’urgence est néanmoins déclaré. La police fait enfin son travail qui, même après les attentats de Janvier 2015, ne consistait jusque là qu’à produire des « fiches S » en masse mais sans aucun effet administratif ou judiciaire.

Mais à quel moment considèrera-t-on levé le danger de l’urgence si nul n’a donné de visage au mal qui attaque la France ?

Il y a comme un tabou gouvernemental à dire les choses clairement, tout en faisant de la surenchère verbale sur le danger qui menace la République, là, maintenant !

Ou alors, dans le non-dit de la communication gouvernementale, l’ennemi serait secrètement désigné par le « nous sommes en guerre » mais qui pour différentes raisons relevant de l’Etat de droit, ne pourrait être complètement assumé par les autorités publiques qui ne pourraient que le chuchoter.

Ainsi l’ennemi de la France existerait bel et bien. Il aurait même un visage... Un visage barbu... L’ennemi non officiellement désigné de la France en guerre aurait même un nom, car au fond chacun a trouvé le bouc émissaire des problèmes du pays : le problème c’est le salafisme ! D’ailleurs, lorsqu’on écoute les prêches de l’imam de Brest partisan de ce radicalisme (comme bien d’autres ...) on se demande comment la brutalité verbale jointe à l’idiotie peut se voir confier de quelconques responsabilités publiques .... Pourtant la mairie de Brest était déjà prévenue puisque le prédécesseur de l’actuel imam a été expulsé vers l’Algérie en 2004 celui-ci allant jusqu’à prôner le Djihad. Toutefois le Salafiste R. Abou Houdeyfa dit quant à lui n’être pas un radical. Il a d’ailleurs dénoncé les attentats sur Paris. Les perquisitions de son domicile et de la mosquée n’ont rien donné. Dans ce cas comment s’en prendre à un prêcheur qui ne commet aucune voie de fait si ce n’est celui de l’illumination et de la manipulation de foule ghettoïsées dans le quartier le plus pauvre de Brest ?

Pourquoi la Mairie maintient ostensiblement ouvert un lieu de manipulations de foules endoctrinées sous prétexte de culte, mais qui constitue bel et bien une menace pour l’équilibre psychique de ses adeptes ?

L’explication ne pouvait être que bassement pragmatique : l’imam de Brest, né à Brest et pur produit de l’immigration à la française c'est à dire ghettoïsée dans des quartiers où l’Etat s’est désengagé depuis longtemps, est une occasion trop belle de maintenir et encadrer localement une jeunesse sur laquelle ni l’école ni la police n’ont plus de prise. Un nouveau type de maintien de l’ordre fait ainsi depuis plusieurs années figure de règle de fonctionnement dans les municipalités françaises : déléguer aux communautés auto-gérées dans leurs quartiers ces responsabilités collectives que les élus n’assument plus en raison du désengagement des missions de l’Etat.

Voilà comment l’imam en France, c’est à la fois la garderie, l’école, et la police locale du quartier que tout le monde respecte. Au lieu de rester un personnage privé, l'imam municipal est devenu une fonction publique.

Mais l’imam c’est aussi la garantie d’un électorat contrôlé en contrepartie des autorisations accordées par le premier magistrat qu’est le Maire : l’imam avec soi c’est l’élection assurée.

Aussi la même logique s'observe partout avec la bénédiction des pouvoirs publics : on retire les services sociaux de proximité, on ghettoïse dans les prisons comme dans les banlieues, tout en promouvant discrètement au niveau local un encadrement communautaire par les religieux. Tant que ça tient tout va bien....

Si guerre il y a en France ce n’est donc qu’une guerre de l’Etat contre lui-même et ses créatures déboussolées : l’Etat policier doit finalement réguler a posteriori ce que l’indigence de l’Etat social abandonne.

Mais cet hypocrite discours de la guerre suffira-t-il à cacher l’importance de sa schizophrénie au patient ?

En tout cas un Etat de droit qui organise la ségrégation de son territoire ne peut effectivement que s’estimer en guerre, comme l’est tout malade, mais ce serait scandaleux d’en faire uniquement une guerre de religion alors qu’il s’agit d’abord de non-assistance publique et de désistement politique par calcul politicien.

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